La Corée du Nord va envoyer son girls band le plus célèbre pour trois jours de concerts à Pékin, dans le but de renforcer les relations entre les deux pays.
C’est la diplomatie Spice Girls. La Corée du Nord vient d’envoyer un groupe de pop féminin en Chine, Moranbong, pour une série de concerts. Elles devraient se produire du 12 au 14 décembre, au Centre national des arts du spectacle de Pékin, dans le cadre d’une visite de six jours qui a démarré ce 10 décembre. C’est le premier concert du groupe à l’international depuis sa création en 2012 par Kim Jong-un.
La visite n’est pas anodine. La Chine demeure le seul pays à entretenir des relations avec Pyongyang, pour des raisons géopolitiques et économiques, depuis leur alliance pendant la Guerre de Corée (1950-53). Avec l’arrivée de Kim Jong-un au pouvoir en 2011, le climat s’est tendu, notamment sur la question des essais nucléaires et celle des réfugiés. Mais ces derniers mois, la situation semble s’améliorer : le régime chinois soutient toujours son allié à l’ONU sur le dossier des droits de l’homme, et cherche à renforcer son emprise économique sur la zone frontalière.
Si aucun séjour officiel du leader de la Juche en Chine n’a eu lieu depuis son 2011, l’envoi d’un girls band pourrait marquer le début d’un renouveau du dialogue diplomatique. L’agence officielle du régime nord-coréen, KCNA, parle d’une visite qui « contribuera à entériner l’amitié et à encourager l’échange culturel et artistique entre les deux pays ».
Moranbong avait été lancé pour célébrer le nouveau dirigeant nord-coréen en juillet 2012. Le groupe avait surpris par son esthétique occidentale et ses reprises de tubes américains. Des rumeurs de sa disparition avaient circulé après une absence prolongée, mais le girls band est bien vivant, et visiblement prêt à faire rayonner la pop du Juche.