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Jérémy Ferrari, le boss de l’humour noir : de sa tentative de suic*de à son sevrage de l’alcool

Après 3 one-man-shows et plus de 2.5 millions d’entrées, Jérémy Ferrari s’est imposé comme une référence de l’humour noir en France. Invité de Clique, l’humoriste se confie sur sa bataille contre l’addiction, son trio avec Baptiste Lecaplain et Arnaud Tsamere et sa définition de l’humour noir.

“Comme une abeille”

Jérémy Ferrari a dû lutter pour se donner une chance de vivre. Contre son alcoolisme, entre autres. “Mon meilleur ami dit qu’il me voit comme une abeille enfermée dans une bouteille, elle peut s’envoler mais elle est incapable de trouver la sortie.” Cette amitié lui a été précieuse pour se sevrer. “Je lui ai toujours promis que j’allais arrêter de boire, quand j’ai des moments de faiblesse, c’est à lui que je pense. Il ne m’a jamais jugé.” 

L’humoriste a aussi dû faire face à une multitude de troubles psychologiques : trouble de l’attention, hyperactivité, troubles obsessionnels et dépression. “L’addiction s’est ajoutée à tout ça et ce cumul de maladies invisibles a créé un cocktail molotov dans ma tête. Le déclic, ça a été ma tentative de suic*de.” Conscient qu’il a atteint un point de non-retour, Jérémy Ferrari demande à être interné. “Mon meilleur ami est entré dans ma chambre et m’a vu sur le rebord de la fenêtre. J’ai vraiment failli sauter. J’étais possédé par quelque chose de plus fort que moi, donc il fallait me protéger de moi-même.” Une fois en cure de désintoxication, les diagnostics tombent les uns après les autres et il commence à remonter la pente. “Quand on vous diagnostique, on vous donne la notice de votre cerveau. C’est plus facile de combattre quand on connaît l’ennemi, on apprend à vivre avec.

Aujourd’hui sobre et davantage en maîtrise de ses troubles, Jérémy Ferrari comble le vide de l’alcool par le sport et le travail. “Je n’ai pas trouvé la voie de l’apaisement, mais j’ai trouvé des addictions qui ne me détruisent pas.” On ne se débarrasse pas non plus facilement d’un tempérament hyperactif. “Je n’arrive pas encore à passer un week-end à ne rien faire, ou alors il faut que je parte loin pour m’isoler. Mais s’il y a quelque chose à faire autour de moi, je suis obligé d’y aller.” 


Un humour noir et engagé

Jérémy Ferrari met son hyperactivité au service de spectacles très documentés et tournés vers l’actualité. Au point d’être, parfois, quasi-prémonitoires. “J’ai écrit un spectacle qui parlait d’attentats 3 mois avant le Bataclan. Puis j’ai écrit ‘Anesthésie générale’ sur le système de santé, 2 mois avant le Covid.” Il le sait, les thèmes abordés peuvent choquer. Pas de quoi le rendre frileux. “Je les referais tous si je le devais. ‘Hallelujah Bordel !’ dénonce l’extrémisme religieux, qui fait du mal à tout le monde. Je ne porte que des messages de bienveillance.” À sa manière, piquante : on le surnomme “le prince de l’humour noir”.

Cette étiquette lui colle à la peau depuis le début de sa carrière : “je trouve ça réducteur, ça me donne une image un peu vieillotte comme si je ne parlais que de la mort.” Il conçoit l’humour noir différemment, en y incluant des sujets plus light. Une légèreté essentielle pour faire passer la pilule : “ça ne peut pas être uniquement frontal, il faut donner de l’oxygène aux gens.” En particulier dans la période actuelle : toujours aussi engagé, Jérémy Ferrari s’indigne de l’état du monde version Donald Trump. “S’il y avait une porte de sortie de la Terre, j’aimerais l’emprunter. On est au summum de l’exclusion, de l’homophobie, du racisme : c’est l’enfer.” Raison de plus pour faire rire : “avant, à la sortie des spectacles, on me disait ‘qu’est-ce qu’on s’est bien marrés !’ Aujourd’hui, j’entends ‘merci, ça fait du bien.’”

L’interview de Jérémy Ferrari est disponible en replay sur myCANAL.

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