Soigner des malades via des jeux vidéo ? C’est le projet lancé par la startup américaine Akili qui a développé un jeu dont l'usage diagnostiquerait et traiterait des problèmes cognitifs comme la dépression, les troubles de l'attention et même la maladie d'Alzheimer...
L’entreprise a la volonté de créer le premier jeu vidéo thérapeutique approuvé par l’organisme Food and Drug Administration aux États-Unis – l’administration qui autorise la commercialisation des médicaments sur le territoire américain.
Le projet nommé EVO est basé sur une dizaine d’années de recherches menées par le neuroscientifique de l’Université de Californie, Adam Gazzaley, qui a déclaré :
« Nous savons que les jeux vidéo ont une forte influence sur le comportement. Cela est évident. La question est, peuvent-ils réellement avoir un impact positif? Pouvons-nous penser à des jeux vidéo au-delà du divertissement? »
Ainsi depuis mars dernier, des essais cliniques sont en cours, avec pour première étape d’identifier la cible, c’est-à-dire les différentes facettes de nos capacités cognitives et des systèmes neuronaux qui les animent, comprenant l’attention, la capacité de mémoire et la gestion de données. Ces fonctions sont mesurées à l’aide d’outils médicaux de pointe tels que des IRM.
La deuxième étape consiste à tirer parti de la neuroplasticité du cerveau pour essayer de modifier ces fonctions. L’outil choisi pour y parvenir est le jeu vidéo, car il serait un moyen interactif de moduler les comportements. Au cours d’une partie, le jeu va recueillir les données des fonctions cérébrales cognitives d’un utilisateur puis d’adapter aux capacités de celui-ci pour le faire progresser à travers les différents niveaux et de ce fait, améliorer ses fonctions cognitives.
Le concept du jeu est on ne peut plus simple : tout le long d’un parcours sur mer, les joueurs doivent piloter un personnage jaune debout sur un bloc de glace et éviter les icebergs tout en faisant de leur mieux pour collecter le maximum de poissons et d’oiseaux.
Afin de le rendre accessible au plus grand nombre et le moins cher possible, le jeu a été développé sur téléphones mobiles et tablettes, et, si les essais cliniques sont couronnés de succès et validés par la Food and Drug Administration, les médecins américains pourront un jour prescrire un jeu vidéo comme médicament.
À quand pour la France ?