Depuis plus de 20 ans, sa chanson “Femme Like U” résonne dans toutes les têtes, chez toutes les générations. Invité de Clique ce mardi 23 avril, Cyril Kamar plus connu sous le pseudo de K. Maro revient avec son livre Renaissances où il relate son enfance sous les bombes de Beyrouth, sa jeunesse à Montréal bercée par les scènes Hip-Hop underground, et le danger que peut provoquer un tel succès.
Mes parents m’ont sauvé la vie parce qu’ils sont partis le dernier jour de la guerre pour refaire leur vie.
Cyril Kamar, dit K. Maro, naît en 1980 à Beyrouth et évolue dans un environnement où règne la terreur et la violence, puisque les premières années de sa vie sont marquées par la guerre civile qui ravage le Liban. Si le jeune garçon ne comprend pas tout de suite le climat hostile du pays, c’est à l’âge de neuf ans, dans les dernières années de la guerre, qu’il “commence à se sentir en danger” et voit sa vie “presque condamnée« . Habitué à devoir se réfugier lors des bombardements, c’est grâce à ses parents et notamment sa mère, une militante pour la culture dans le pays, que la joie et l’espoir demeurent dans le foyer. Sa mère chantait à la famille des musiques de Charles Aznavour, chaque jour de “plus en plus fort, peut-être pour masquer ce qu’il y avait dehors”. Dans son livre Renaissances, Cyril Kamar raconte ses années au Liban et le soutien infaillible de ses parents qui ont tout quitté à la fin de la guerre pour reconstruire une vie au Canada et permettre au jeune homme de s’épanouir dans un environnement plus sain. À l’âge de 10 ans, Cyril Kamar arrive au Canada, il est sauvé et peut renaître dans un pays en paix. En plus d’une autobiographie, ce livre constitue également un hommage à ses parents, l’auteur considérant qu’il n’y a “rien d’assez grand ou d’assez cher” pour faire leur faire honneur.
Au bout d’un moment, la santé mentale ça n’a pas tenu, j’ai fini hospitalisé avec 42 kilos.
À partir de 15 ans, Cyril Kamar se lance dans les concours de freestyle, extrêmement influencé par la variété française d’un côté, la culture urbaine de l’autre, notamment de par son adoration pour le groupe IAM. Cette double culture est notable avec le premier succès de l’artiste, alors en duo, une reprise de “C’est une belle histoire” de Michel Fugain. Désireux d’entamer une carrière solo, il quitte le groupe en 2000 et sort son premier album sous le nom de K. Maro deux ans plus tard. La consécration a lieu en 2004 avec la sortie de son album La Good Life et le single connu de tous “Femme Like U”. C’est le début d’un phénomène, avec un tube qui devient disque de diamant en France, une ascension digne des success-stories américaines. Commence alors la grande vie, il côtoie beaucoup le milieu Hip-hop et se confie sur la consommation excessive de drogue présente dans son cercle. À l’époque très vite “dépassé par Femme Like U”, Cyril Kamar prend aujourd’hui du recul, il avoue que sa “santé mentale n’a pas tenu” et que l’euphorie des années 2004 à 2006 a eu raison de lui, finissant “hospitalisé avec 42 kilos”. Même s’ il sort d’autres albums, l’artiste se fait par la suite plus discret et travaille sur des projets artistiques qui lui tiennent à cœur. Il se relève brillamment en produisant d’autres artistes tels que Shy’m, et tente d’autres projets, toujours liés à son besoin de créer et au goût du beau, notamment en devenant marchand d’art avec sa femme. De tête brûlée à homme calme et réfléchi, Cyril Kamar a su se relever d’un succès qui pourrait faire tomber un grand nombre d’artistes.
Renaissances est un livre qui témoigne des épreuves de la vie de l’auteur, Cyril Kamar, enfant sous les bombes, à K. Maro, artiste applaudi par les foules dans toute la francophonie. Fier de son parcours et toujours à la recherche de nouveaux terrains de création, le libano-canadien nous promet encore bien des surprises.
L’émission est à retrouver en replay sur myCANAL et l’interview de K. Maro est disponible sur la chaîne YouTube CliqueTV.
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