Les jeunes font-ils moins l'amour ? La sociologue de la sexualité Marie Bergström, invitée avec Zabou Breitman

De son duo avec Olivier Baroux à son rôle de Patoche dans Le Flambeau, Kad Merad s’est imposé comme une icône de la comédie. Loin de se satisfaire d’un rôle d’amuseur, il n’hésite pas à passer au drame devant les caméras de Costa-Gavras ou Claude Lelouch. Dans Clique, il parle de Kad & Olivier, de sa complicité avec Michèle Laroque et de son lien avec l’Algérie.
Le plus beau métier du monde
De son propre aveu, Kad Merad ne déteste personne. “Ce n’est pas dans mes gènes, je n’ai pas été élevé comme ça.” Il est bien plus courant de l’entendre dire du bien des autres, en particulier de ceux qui lui ont fait aimer son travail. Le premier d’entre eux et le plus cher à son cœur, c’est Olivier Baroux. “Un génie. Et c’est dommage, parce que j’aurais aimé être le génie du duo.” Depuis leurs débuts dans les années 90, Kad Merad n’a jamais cessé d’être impressionné par son comparse. Comme lorsqu’il lui demande d’écrire quelques blagues pour mettre à l’essai une idée de spectacle : “avec Michèle Laroque, on lui a demandé d’écrire des trucs pour voir si ça vaut le coup, un lundi soir. Le mardi matin j’ai reçu 20 pages, et c’était pile ce qu’on cherchait.” De quoi lui donner envie de reformer un jour le duo Kad et O, même “pour un euro symbolique.”
La carrière de Kad Merad, c’est aussi une galerie de rôles divers qui ont marqué les esprits. Parmi ceux dont ses fans lui parlent le plus, outre les évidences Bienvenue chez les Ch’tis et Baron noir, il y a L’italien. Le film raconte le ramadan semé d’embûches d’un certain Mourad, un Franco-Algérien se faisant passer pour Italien. Un rôle aussi comique que personnel : “C’est moi qui ai choisi le nom Mourad, c’était un de mes oncles préférés qui est mort dans un accident de voiture en allant en Algérie.” D’origine Algérienne par son père, ce film l’a rapproché de ses racines. “J’ai même appris des sourates, je voulais absolument qu’on croit à toutes ces séquences de prière. J’ai été très ému de faire ce film.” Au point d’avoir un impact concret sur sa vie. “Mon père s’est toujours fait appeler Rémy. Quand j’ai dit en interview que c’était un peu l’histoire de mon père, ça l’a libéré et il a repris le nom Mohamed. Entre moi et lui, le film a créé quelque chose.”
Queen, Kool and the gang, Lionel Richie… Kad Merad nous offre le retour de Jean-Michel Apeuprè dans Clique. pic.twitter.com/1pO1YCX0nk
— CLIQUE (@cliquetv) March 27, 2025
Angoisse et fierté
Le revers d’un succès comme le sien, au cinéma comme sur les planches, c’est la peur de la fin. “Parfois, j’ai des coups de mou. L’autre jour dans une interview, j’ai dit que je me sentais trop vieux, que j’avais peur que tout s’arrête.” Une crainte réflexe qu’il associe à son enfance défavorisée. “Mes parents n’étaient pas sereins, je les ai vus rentrer du travail de plus en plus tard, de plus en plus stressés. Alors un métier où on ne sait pas ce qu’on fera dans deux ans, c’est angoissant.” Avec plus de 30 ans de carrière derrière lui, il a au moins réussi à apprivoiser sa peur. Ou du moins, à la reconnaître comme nécessaire : “on n’est jamais dans le confort absolu. Ça pousse à chercher de beaux projets, voire à les provoquer. En proposant des films, je m’assure d’avoir toujours un coup d’avance.”
Kad Merad évoque ses rôles récents avec fierté. Dans Le Dernier Souffle de Costa-Gavras, il incarne le chef d’un service de soins palliatifs confronté aux enjeux de la fin de vie. “J’ai dû sortir quelque chose que j’ai en moi mais qu’on ne voit pas forcément, être sur la retenue tout en ayant une grande humanité. C’était fabuleux.” En recevant les félicitations du réalisateur à la fin du tournage, il jubile : “savoir que je peux encore faire aimer son métier à un maître comme lui, ça me fait me sentir bien.” Idem pour Claude Lelouch, qui lui a confié le rôle de l’avocat Lino dans Finalement (2024). “C’est aussi un très grand réalisateur dans son genre. Ce sont des gens qui ne filment pas à la légère, alors quand je me dis que je leur ai provoqué des émotions…” Pas étonnant, alors, que Kad Merad ait beaucoup de mal à répondre lorsqu’on lui demande s’il arrêterait le cinéma pour 100 millions d’euros. “Il me faudrait beaucoup d’argent pour arrêter. En fait, je n’arrêterais pas, je m’en servirais pour produire des films. C’est ma raison d’être.”
L’interview de Kad Merad est disponible en replay sur myCANAL.
Kad Merad est l‘invité de Clique pour une première diffusion ce soir en exclusivité pour les abonnés CANAL+.
L'acteur revient sur ses plus grands succès, sa crainte que tout s’arrête et partage son envie d'un retour du duo culte "Kad et O". pic.twitter.com/KZYYXNAKtq
— CLIQUE (@cliquetv) March 27, 2025