Kourtrajmé vient de lancer sa boutique en ligne, accompagnée d’une release qui va faire date. Pour la première fois de son histoire, le légendaire collectif collabore avec une marque internationale emblématique : Schott dévoile un bomber collector, dont les bénéfices financeront les écoles de cinéma Kourtrajmé, gratuites et ouvertes à tous.
D’autres collaborations sont à venir.
« Quand j’étais ado, j’avais un bomber Schott vert pétrole », se souvient avec un sourire le réalisateur Kim Chapiron, avant d’ajouter : « ces bombers, c’est comme les cuirs de la Mafia K’1 Fry. En porter un, c’était comme enfiler un uniforme de guerrier de la street. » Entre Kourtrajmé et la marque américaine, la relation dure depuis plus de vingt ans. On en retrouve même la trace dès 2002 ; dans Easy Pizza Riderz de Romain Gavras, on aperçoit un jeune Ladj Ly, pas encore réalisateur primé, mais déjà avec un bombardier Schott – et une histoire de flics ripoux.
Extrait de Easy Pizza Riderz (2002)
Rarement une collaboration aura été chargée d’autant de sens : derrière la rencontre de ces deux noms iconiques, c’est une histoire parallèle de Paris et sa périphérie que chaque blouson raconte. Pour Ladj Ly, la symbolique est forte : « Dans ma bande, on avait tous un Schott, et il fallait l’assumer. Quand tu portais un Schott, t’avais quinze fois plus de chances que des mecs essaient de te dépouiller ! »
Le réalisateur rit en se rappelant d’un autre détail : « Dans notre bande à Montfermeil, pour le style, on scratchait le logo Schott à l’envers... »
Cette idée de personnalisation du bomber, pensée dès sa création (cette veste officielle de l’US Army permettait d’identifier les pilotes) est revisitée dans la collaboration.
Chaque bomber Schott x Kourtrajmé s’accompagne d’une collection de six patchs collector.
Outre le logo du collectif, on retrouve ceux des premiers longs métrages de chaque réalisateur de la bande – « parce que les premiers pas, ce sont les plus importants », explique Kim Chapiron. En plus de son film Sheitan, de Notre Jour Viendra de Romain Gavras, des Misérables de Ladj Ly, de Nogochi, le film fantastique de Toumani Sangaré,
on découvre le logo du film Les Méchants, le premier long de Mouloud Achour et Dominique Baumard, en salle le 8 septembre 2021.
Si ce drop limité avec Schott accompagne le lancement du Kourtrajmeshop, le collectif ne compte pas en rester là, et présente sur le site d’autres collaborations avec des marques prestigieuses. Jusqu’à présent, Kourtrajmé ne proposait des produits qu’avec des entités de son premier cercle. Dernière en date, la marque légendaire Homecore, qui les accompagne depuis le début, commercialisait en 2019 une veste « Ladj » et deux tshirts « Kim » (un clin d’œil au fait que Chapiron floquait les premiers t-shirts du collectif).
La porte est désormais ouverte à d’autres univers, toujours en lien avec l’histoire et les valeurs de Kourtrajmé. Les élèves de Montfermeil ont ainsi pu travailler avec Moncler, une collaboration avec Sherpard Fairey et sa marque Obey est en préparation, tandis que la marque éthiopienne Sawa présente des baskets, chaussettes et peignes, tous issus du commerce équitable, en exclusivité sur le site. C’est d’ailleurs son fondateur Mehdi Slimani (dont nous avions pu apprécier le parcours) qui est à l’origine du Kourtrajméshop…
Les autres collabs du collectif à trouver sur le shop.
Poussée par cette dynamique, l’école Kourtrajmé compte ouvrir d’autres établissements, et lancer prochainement une section mode. Sur le cursus et les intervenants pressentis pour l’animer, Ladj Ly confie qu’il « aimerait beaucoup travailler avec Jacquemus ».
La philosophie restera la même : proposer des établissements gratuits et ouverts aux profils les plus larges. Toutes les bonnes volontés et soutiens institutionnels sont donc les bienvenus.
Le bomber Schott x Kourtrajmé (250 euros TTC, quantités limitées) ainsi que tous les produits Kourtrajmé sont disponibles sur le site Kourtrajmé Shop. Tous les bénéfices servent à financer les écoles Kourtrajmé.
Photos de l’article : école Kourtrajmé.