La série "Guyane" signée Fabien Nury, Philippe Triboit et Kim Chapiron sera diffusée à partir de lundi 23 janvier à 21h sur Canal +. Après "Dog Pound", "Sheitan" et "La crème de la crème", le format série est une première pour le réalisateur Kim Chapiron.i
L’équipe de Guyane a tourné dans les villes de Cayenne, de Roura et dans la réserve naturelle de Kaw durant 90 jours, d’août à décembre 2015. Particularité : les techniciens et les comédiens sont dans leur quasi-totalité des habitants locaux, qui jouent parfois leur propre personnage devant la caméra. Un choix rare, surtout pour une production à gros budget.
Bande-annonce de la série « Guyane »
Avant le premier épisode de ce « western moderne » qui se déroule dans le milieu des orpailleurs, voici quelques informations pour en savoir un peu plus sur cette région française, qui occupe une place à part en Amérique et… dans nos imaginaires.
Nicolas Sarkozy à Camopi lors d’une visite en Guyane, 2008 © Frédéric Farine
1498 : C’est la date à laquelle Christophe Colomb a découvert la Guyane. La région est alors habitée par des dizaines de milliers d’Amérindiens répartis en une cinquantaine d’ethnies. En moins de deux siècles, les colonisations portugaise, française et hollandaise ont contribué à décimer la population amérindienne. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 5% de la population guyanaise.
Image extraite de l’émission « C’est pas sorcier » : le journaliste Frédéric Courant dans la forêt tropicale de Guyane.
83 533 km2 : C’est la superficie de la Guyane, ce qui fait d’elle la deuxième plus grande région de France, après la nouvelle-Aquitaine (84 061 km2). Pourtant, elle fait partie des régions les moins peuplées : 90 % de son territoire est couvert par une forêt tropicale humide et dense où l’homme s’aventure peu… Et oui Jammy, la Guyane abrite plusieurs centaines d’espèces animales et végétales : ensemble, elles représentent même 97% de la faune et de la flore du territoire français.
Le bagnard Alfred Dreyfus, condamné en 1894 pour trahison
Le bagne : De par son éloignement extrême de la métropole et ses conditions de vie éprouvantes, la Guyane devient, dès la fin de la Révolution Française, un lieu privilégié (et très redouté) pour les déportations et incarcérations. Napoléon III accélère le processus : en mars 1852, il envoie 298 condamnés et trois déportés politiques en Guyane pour s’être opposés à son autorité. Deux ans plus tard, il décrète une double peine qui oblige, pour des délais variables, les anciens détenus à rester habiter en Guyane, parfois jusqu’à la fin de leur vie.
Jusqu’en 1938, plus de 50 000 condamnés aux travaux forcés seront envoyés en Guyane. Une fois leur peine purgée, les bagnards autorisés à rentrer chez eux doivent payer eux-mêmes leur retour, ce qui leur est très souvent impossible… Parmi les détenus célèbres, hormis Dreyfus, citons Henri Charrière, dont le livre Papillon a été adapté au cinéma en 1973 avec dans les rôles principaux Dustin Hoffman et Steve McQueen.
Des Orpailleurs clandestins arrêtés par les forces françaises en 2009 © AFP/Jody Amiet
L’orpaillage : À la fin du XIXème siècle, de l’or est trouvé en Guyane… C’est le début d’un grand marché qui régira désormais l’économie du territoire. Avec le temps, les extractions d’or se réglementent et voient parallèlement se développer un réseau d’orpailleurs illégaux qui trouvent un terrain de jeu fertile entre les lianes et les rivières de la jungle.
À ce travail illégal s’ajoute un problème écologique de taille : les orpailleurs utilisent du mercure pour fixer l’or récolté. Très nocive, cette substance se glisse ensuite dans les nappes phréatiques et les rivières. Les poissons pêchés dans les eaux infectées se retrouvent dans les assiettes des consommateurs… qui se font empoisonner à leur tour.
Et sinon, d’où vient son nom ? D’origine amérindienne, le mot « Guyane » signifie « Terre d’eaux abondantes » en arawak, l´une des langues parlées par les Amérindiens.
Vous êtes briefés. Rendez-vous lundi soir sur Canal+ pour découvrir la série Guyane.