LA VIDÉO DU JOUR : Axiom, « Ludo »

Le 13 novembre dernier, à Paris, le rappeur Axiom a perdu plusieurs amis à la Belle Équipe. Ils fêtaient un anniversaire. Parmi eux, il y avait son ami d’enfance, Ludovic Boumbas. « Ludo » est mort en se jetant sur les tireurs, pour épargner la vie d’une jeune fille.

Axiom dédie ce morceau et la vidéo qui l’accompagne à son ami, et à tous ceux qui sont morts avec lui ce soir-là.

Ce clip, comme un flashback, nous entraîne à l’anniversaire de Ludovic, fêté peu de temps avant son décès. Quant aux images « cœurs » à la fin de la vidéo, elles ont été réalisées par Ludovic lui-même, il y a quelques mois.

Les paroles du morceau, telles qu’Axiom les a retranscrites :

Ludo
Hier, j’ai perdu un repère, ça aurait pu être ton frère
« Guerre », à l’heure où je te parle, je ne peux qu’être sincère
J’ai plus que des flashbacks, du poids dans le backpack
Y m’reste plus que tes blagues, mon poto devient un hashtag
Je repense à nos premières scènes, tu rappais avec Charden
Ultime paradoxe, tu disais que le monde en valait bien la peine
« Des hauts, des bas, des hauts, des hauts, des bas »
Tu rappais ce morceau, préférais les jeux de mots aux mauvais débats
Amateur de rhum, de soul funk, de foot et de fleurs
Tous ceux qui t’ont connu peuvent témoigner de ta bonne humeur
Pépite d’amitiés depuis le lycée, tu sais,
T’avais raison avec ses amis à coté, on voit moins le temps passer

Je lève mon verre à ton parcours « wech wech mon type »
À tous les anges qu’on a perdu à la Belle équipe

Héros en face de cas lâches, un jour d’anniversaire
Ce sont bien nos morts dans leur putain de guerre

Ça fait plusieurs jours que je n’arrête pas de pleurer
Seul dans mon coin, j’essaie simplement d’oublier
Ça fait plusieurs nuits que je passe à ruminer
Mon pote est un héros à la peau trouée
Ca fait plusieurs jours que je n’arrête pas de pleurer
Seul dans mon coin, j’essaie simplement d’oublier
Ça fait plusieurs nuits que je passe à ruminer
Mon pote est un héros à la peau trouée

Quand j’ai reçu ce coup de fil, j’avais déjà compris
La voix d’Hakim au téléphone quand il me l’a appris
Comment te dire tout ce que j’ai ressenti ?
L’impression que les murs s’écroulaient sur ma vie
Le bal des images et la colère, mes molaires
Qui se serrent, devant l’arbitraire et devant les prières
Qui a tenu le gun ? Qui a tué ton frère ?
Qui a fabriqué ce gun ? Qui est le commanditaire ?
Qui comprendra cette peine ? Raflé dans la quarantaine
« Akhi » mon amour a la haine, devant ma peine, l’horreur est à l’antenne
Vendredi 13 sans week-end, c’est la nuit du croque-mitaine
Charonne les lumières s’éteignent, Charogne est leur mythème
Quand c’est injuste, c’est injuste.
Tu perds un être cher.
Le temps devient vétuste
Dieu lui-même en est trop triste. Ils ont pris cher.
Le fiel dans la tête ou le buste
Ludo, contre la balustr’, aurait dit aux rustres : « je te paye un verre, fais pas le fruste,T’as manqué d’amour, je veux bien t’aider car je sais, je comprends combien, la vie est injuste ».
Je lève mon verre à ton parcours « wech wech mon type »
À tous les anges qu’on a perdu à la Belle équipe
Excusez-nous de nous aimer, de ne pas nous taire
Ce sont bien nos morts dans vos putains de guerres

Ça fait plusieurs jours que je n’arrête pas de pleurer
Seul dans mon coin, j’essaie simplement d’oublier
Ça fait plusieurs nuits que je passe à ruminer
Mon pote est un héros à la peau trouée
Ça fait plusieurs jours que je n’arrête pas de pleurerSeul dans mon coin, j’essaie simplement d’oublier
Ça fait plusieurs nuits que je passe à ruminerMon pote est un héros à la peau trouée
Ça fait plusieurs jours qu’on n’arrête pas de pleurer
Seuls dans notre coin, on essaie simplement d’oublier
Ça fait plusieurs nuits que l’on passe à ruminer
Nos potes sont des héros à la peau trouée