Il y a dix ans, Oxmo Puccino sortait « Hé ouais » – un egotrip assumé, loin de sa poésie habituelle : « Le meilleur que moi j’attends qu’il naisse, j’écris au lance-flammes, pas au silex ». En 2016, le rappeur remet ça avec « Oui je », qui n’était jusqu’alors disponible que sur son application mobile, Le Cercle. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en l’espace d’une décennie, la vie du rappeur a bien changé.
Il a troqué :
– le catamaran contre le porte-avions (« quand la vie devient pas marrante, je survole paris sur mon catamaran » vs « Je pense à mon porte-avions, ils aiment les grosses voitures »)
– les biscuits contre les fruits du primeur (« Ox, France 98, ma tête sur tous les paquets de biscuits » vs « un pour la poire de mes fans, deux pour ma pomme, t’as le choix pour faire une tarte. Oui je déconne ! »)
– la grisaille du RER A contre les grands espaces, verdoyants et fleuris, d’une France au ciel azur (« L’époque du RER A pour aller chez Mars » vs le décor de son nouveau clip)
– les filles de l’Est pour les Bretons (« À la mode, comme les filles d’l’Est. On m’demande un feat, j’réponds « Fais du fitness! » vs « Bon vivant comme un bon breton »)
On espère de tout cœur que, dans dix ans, Oxmo sortira encore des egotrips qui parlent de sa vie – et que nous (et de nombreux autres) aurons évolué aussi positivement que lui. Même s’il reste un cas à part dans le paysage du rap français.
« Oxmo Capuccino, quel jeu de mot tout pourri »
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