L’esthétisation du gabber, phénomène techno hardcore né chez les jeunes de Rotterdam dans les années 90, est devenue monnaie courante dans la musique et dans la mode. Le titre « Sur ma vie », à la croisée du gabber et rap français, en est peut-être l’un des meilleurs produits.
Le titre, dévoilé ce mercredi par Hyacinthe, 24 ans, déploie une énergie immense, déjà introduite en France par le mouvement Frapcore qui mélange le rap et le gabber, comme sur « 3 Litres » d’Evil Grimace. Il est le fruit d’une collaboration entre le rappeur et quatre beatmakers : Nodey et Math Mayer, qui ont notamment fait les belles heures de Seth Gueko, ainsi que Krampf et Von Bikräv, membre de Casual Gabberz (un collectif d’artistes qui transpose des genres musicaux dits « durs », comme le Gabber ou le Hardstyle, aux clubs d’aujourd’hui).
Le clip, virée sous les néons d’un club dans lequel apparaissent, entre autres, le duo pop The Pirouettes et le rappeur Jok’air, est l’œuvre d’Anna Cazenave Cambet. Récit d’une errance nocturne qui oscille entre tendresse et violence, il respecte les codes du genre mais ne force jamais le trait. Il faut dire que la jeune réalisatrice connaît bien son sujet : elle s’est illustrée à Cannes, l’an passé, avec son court-métrage (et projet d’école) Gabber Lover, une histoire d’amour adolescent sur fond de festival gabber. « Sur ma vie » est donc un ovni dans la discographie de Hyacinthe, déjà auteur de trois mixtapes auxquelles on avait moins accroché. Espérons qu’il en soit aussi un tournant.
Découvrez le clip de « Sur ma vie » ci-dessous :