C’est sur la voix de Nas que s’ouvre le nouveau titre de Robin Thicke (qui rachète, en un morceau, l’échec de Paula, son dernier album solo). Il dénonce les violences policières aux États-Unis, les comparant à une Afrique du Sud divisée par l’Apartheid (« Retour en 1973, un Johannesburg moderne »), un régime reconnu comme crime contre l’humanité par les Nations unies le 30 novembre 1973, mais aboli bien des années plus tard, en 1991, et dont le lourd héritage subsiste encore aujourd’hui dans les mémoires comme dans les terres. A cappella, le rappeur introduit « Deep » par une harangue contre l’impunité de certains membres des forces de l’ordre, toujours en liberté malgré le meurtre d’hommes noirs sans défense et les preuves (souvent vidéo) qui les accablent. Avant de rempiler pour un second couplet, qui clôt le morceau, il poursuit par ces quelques mots dédiés à son fils : « Tu ne peux pas jouer avec ton pistolet à eau, fils, parce que la police voit un gamin de 7 ans comme une menace. Ils pensent qu’il est juste de tuer un enfant de 7 ans simplement parce qu’il n’est pas blanc ».
Revoir notre conversation avec Nas :
« The problem’s getting worse, a modern 1973, Johannesburg
Man, it hurts to see a cop kill a black man alert
News flash, police shoot blacks, distort facts
Quick attack, unarmed men, murder them
It’s captured on cellphone video and they still let em go
When will they stop killing em? Asking why is they killing for?
White man with a gun apprehended, he still alive
Black man with a gun, he has no chance to survive
They gon shoot him dead soon as they see the brown of his eyes
And they ask me : why you ain’t smiling Nas?
Cause I have a son and I die inside when I gotta tell him what was told to me
Can’t play with your water gun son cause the police see
A seven years old as a threat
They think it’s right to kill a seven years old on sight cause he ain’t white
So baby if I’m acting uptight
When our conversation is weak, it ain’t you
It’s just it ain’t that deep »