Découvrez « Sun »,
le tout dernier clip de s a r a s a r a,
petite protégée du producteur britannique Matthew Herbert, sélectionnée pour la finale des Inouïs du Printemps de Bourges 2017 et signée récemment sur le label de Björk. BETC POP est parti à sa rencontre pour comprendre les contours de son univers, à la fois futuriste et mystérieux.
Hello S a r a s a r a, comment vas-tu?
Ça va, il fait TROP beau, j’adore cette saison.
Peux-tu te présenter, nous expliquer ton parcours?
Je viens du fin fond de la cambrousse, dans le Nord de la France. J’ai fait une école de commerce, puis j’ai appris à coder un peu chez moi, j’ai travaillé en tant que chef de projet mobile pendant 6 ans. Un jour j’ai été appelée ailleurs, j’ai commencé à écrire des chansons, j’ai rencontré Matthew Herbert (le producteur anglais, NDLR), on a fait un album qu’on a signé sur One Little Indian. Depuis, les choses s’enchaînent d’une façon assez incroyable, j’ai un agent, une équipe de gens formidables qui m’aident à faire grandir mon projet et me voilà ici à vous parler … Chouette histoire, non?
Tu as écouté quoi comme musique ce matin ?
Le chant des oiseaux dans le jardin, c’est eux qui m’ont réveillée.
Avec qui as-tu bossé pour le clip de « Sun » ? et celui de « Supernova » ?
Pour le clip de « Supernova », j’ai travaillé avec un jeune réalisateur d’Anvers en Belgique, qui vient de la mode. On a bossé avec le styliste Walter Van Bereindonck pour tout ce qui est costumes.
Pour « Sun », je me suis rapprochée de Gust Van Den Berghe, j’avais adoré son film Lucifer, tourné avec la caméra Tondoscope qu’il a inventée et fabriquée. Il a aimé mon projet, la chanson, il nous a prêté tout le matériel.
Pour la réalisation, j’ai travaillé avec Michiel Robberrecht, un élève de Gust qui venait de terminer son premier film tourné au Congo. On a écrit, tourné et édité le tout ensemble. On s’est éclaté, on avait vraiment les mêmes références en matière de cinéma, il connaissait les films de Kubrick par coeur.
Où puises-tu ton inspiration sur les plans musical et visuel ?
Beaucoup de choses : la philosophie, la nature, les animaux, la Grèce antique, la sculpture, l’art classique, la technologie, j’écoute de tout, tout le temps, en fonction de mon humeur. Je me vois comme une sorte de processeur, j’emmagasine tout ça et j’essaye de traduire mon expérience à travers ce que je fais.
Comment s’est passée la rencontre avec Matthew Herbert ?
C’était chouette, on a travaillé dans son studio dans le Kent, au bord de la mer. C’était un test et un risque pour tous les deux, je n’avais pas encore de label à cette époque mais l’énergie a toute de suite coulé assez naturellement, je suis repartie avec quatre morceaux, dont les deux premiers singles de l’album . Après avoir signé chez One Little Indian, on a fini le projet ensemble : 12 titres au total.
Que représente la pop culture pour toi? Quelle est ta vision, ta définition de la pop culture?
J’avais une image de la pop culture dans les années 90 et 2000 comme un moyen d’expression, à travers des chansons, un style, pour faire passer des choses plus brutes. Aujourd’hui, ça n’a plus le même sens je crois, les réseaux sociaux qui s’affolent parce que JLo mange une part de pizza, des chiffres de streaming qui donnent le vertige, je ne capte pas bien. Je me sens loin de tout ça.
Comment imagines-tu la pop music du futur ?
J’aurais envie de moins de choses formatées, moins vides de sens, de plus de vraies fortes personnalités à entendre et à voir. Des gens qui ont quelque chose à défendre, quel que soit le message. Tu connais Serpent With Feet ? J’adore, génial, plus de trucs ça.
Quelles sont les prochaines étapes pour toi ? Que représente le Printemps de Bourges pour toi ?
Cette année, je vais travailler essentiellement mon live, puisque j’ai tout à apprendre à ce niveau-là. J’ai commencé à l’arrache, mais là je suis en train de tout reprendre à zéro avec des ingénieurs, des scénaristes…
J’ai repris les courts de chant pour essayer de me libérer un peu, je veux travailler ma voix. On travaille tous ensemble à plusieurs versions de mon show et il y aura plusieurs events cette année pour marquer ces étapes. J’ai commencé à écrire pour mon second album, et avec tout ce qui se passe en ce moment, ça m’ouvre plein de nouvelles perspectives. J’écris différemment.
Propos recueillis par l’équipe de BETC Pop.
Photographie à la Une tirée du site de l’artiste.