Le débat fait rage outre-Atlantique : plusieurs Etats veulent dépénaliser le cannabis, notamment en vue de remplir leurs caisses de nouvelles taxes. Du coup, chaque camp y va de ses chiffres et arguments. Les dernières trouvailles en date viennent cette fois du centre de contrôle et de prévention des maladies, qui donne une curieuse statistique : les trois produits qui tuent le plus les Américains sont autorisés. Ainsi, en première position, et de très loin, le tabac a été responsable de 480 000 morts en 2011 dans le pays. Presque 20 fois plus que l’alcool, qui arrive deuxième en ayant ôté la vie à 26 000 personnes. Et sur la dernière marche du podium, on retrouve les antidouleurs opioïdes (à base d’opium), qui tuent 16 000 Américains, soit quatre fois plus que la cocaïne.
A noter que l’on ne compte aucun mort direct de la marijuana. Les chiffres sont cependant à prendre avec des pincettes, sachant que seules les overdoses sont prises en compte pour le cannabis – contrairement au tabac où des critères de long terme sont employés – , ce qui ne donne aucune information sur les dégâts à que peut causer une consommation régulière.
Mais les pro-légalisation ne comptent pas laisser ces statistiques à l’abandon. Pour eux, la consommation médicale de cannabis pourrait même être un remède à cette mortalité inquiétante. Les antidouleurs pourraient bien être remplacés par la marijuana, la preuve en est : les Etats américains ayant autorisé son usage médicinal constatent une utilisation en baisse des médicaments opioïdes. Mais ce n’est pas suffisant pour les anti-dépénalisation, qui soulignent l’absence de lien direct entre cette hausse et cette baisse, et qui rappellent les effets nocifs du cannabis sur les jeunes consommateurs.
Voilà des chiffres qui ne tranchent pas dans le débat, mais qui devraient nous faire reconsidérer notre rapport à ce qu’on qualifie de drogue ou non.
Images : Vox.