Dans sa série « Fantastically Wrong » – « Incroyablement faux », en version française – le journaliste du site Wired Matt Simon nous plonge dans les curiosités de l’histoire, et en explore les théories et les mythes les plus bizarres. Là où de nombreux sites amènent régulièrement des explications fantasques, voire carrément loufoques, Wired exhume la littérature de recherche et s’emploie à retracer rigoureusement les origines des mythes. Cette fois, il s’est employé à comprendre l’histoire de l’une des créatures les plus populaire qui soient : la licorne.
L’une des premières traces des licornes dans la littérature remonte à plus de 1600 ans. Elle a souvent été décrite comme une cousine magique de l’antilope, mais sa naissance serait en fait due à une erreur d’interprétation moins évidente. À l’époque, des européens de passage en Orient l’auraient confondue avec autre un animal bien réel… le rhinocéros indien.
Ce n’est qu’au VIIe siècle après Jésus-Christ que la licorne devient une vraie star. La licorne devient très vite l’un des animaux favoris des bestiaires moyenâgeux, en même temps qu’est popularisée l’idée que cet animal, réputé insaisissable, ne peut être attrapé qu’à l’aide d’une vierge qui servirait d’appât. S’en suit, en Europe, un ruée sur sa corne, dont les imitations sont vendues à prix d’or car elles auraient le pouvoir de détecter toute trace de poison dans les aliments.
En parallèle, à l’Est, le mythe de la licorne se développe un peu différemment. On retrouve ses attributs dans la figure du « Kirin », ou « Qilin », roi des animaux à pelage (apparenté au cerfs, il est souvent représenté avec deux cornes). Dans la mythologie chinoise, ses rares apparitions coïncident avec la naissance où le décès d’un personnage illustre. Le mythe de la licorne, sous toutes ses formes, persiste jusqu’à nos jours : en 2012, la Corée du Nord a très sérieusement annoncé avoir découvert la tanière d’une licorne impériale sur son territoire.
Dans le monde d’Harry Potter, la vente du sang de licorne est interdite. Capable de maintenir en vie n’importe qui, ses propriétés puissantes et surnaturelles, potentiellement incontrôlables, effrayent le Ministère de la Magie. Mais aujourd’hui, dans notre imaginaire collectif, la licorne reste avant tout le symbole de la pureté et de l’innocence. Grande amie des arc-en-ciels et de ses cousins les chevaux (voir Mon petit Poney, ou Charlie The Unicorn, pour la version sous acide), elle est même devenue l’un des animaux préférés d’Internet (et a donné naissance à Robot Unicorn Attack, l’un des meilleurs jeux en ligne du monde).
Si l’histoire des licornes vous a mis l’eau à la bouche, vous pourrez aussi apprendre pourquoi jusqu’au début du XXe siècle, aux États-Unis, il était commun d’être terrifié par « l’air de la nuit ». Ou encore comment au Moyen-Âge, les animaux étaient jugés selon les même standards moraux que les humains : dans l’un de ses articles de la série, l’auteur raconte ainsi qu’au XVIe siècle, en France, des cochons qui avaient tué un homme, Perrinot Muet, furent traduit en justice et condamnés à mort, avant d’être finalement graciés. Comme l’explique le journaliste : « Ce n’est pas grave d’être à côté de la plaque, même fantastiquement à côté de la plaque. Parce que dans la marche du monde, l’erreur, c’est le progrès ».
L’histoire des licornes vue par CANAL+ :