Lors de la cérémonie des Emmy Awards hier soir, l'équipe de la série Master of None s'est une nouvelle fois illustrée.
« Si vous pouviez me rendre un service – si quelques uns d’entre vous pouvaient acheter à leurs enfants des caméras à la place des violons, ça serait parfait. » – Alan Yang, en s’adressant à la communauté asiatique vivant aux États-Unis.
C’était l’une des favorites de la cérémonie : la série Master of None avait quatre nominations, dont celle du meilleur acteur pour Aziz Ansari et celle de la meilleure série comique. Elle a finalement décroché hier soir le prix du meilleur scénario pour une série comique, grâce à l’épisode « Parents ». Mais le plus joli coup d’éclat de Master of None s’est situé ailleurs.
Sensibles au manque de diversité ethnique à Hollywood, Aziz Ansari et Alan Yang, créateurs de la série, ont notamment dédié un épisode de la première saison à ce problème majeur. Dans plusieurs interviews et tribunes, Aziz Ansari est ainsi revenu sur l’importance du manque de représentation des minorités dans le cinéma et les séries américaines.
Hier soir, c’est Alan Yang qui a marqué les esprits lors de son discours de remerciement. Le scénariste, qui a travaillé entre autres sur la série Parks and Recreation, a tenu à rappeler le retard énorme de la représentation des asiatiques dans la production culturelle américaine. Une communauté qui compte près de 17 millions de personnes sur le sol américain, et dont l’image reste encore trop souvent réduite aux clichés.
Alan Yang says of Asian Americans: « We got a long way to go- I know we can get there » https://t.co/j3NFvug9bv #Emmys pic.twitter.com/trq2dDpq4U
— Hollywood Reporter (@THR) 19 septembre 2016
« Il y a 17 millions d’Américains d’origine asiatique dans ce pays, et il y a 17 millions d’Américains d’origine italienne. Ils ont Le Parrain, Les Affranchis, Rocky, Les Sopranos, et nous, tout ce que l’on a, c’est Long Duk Dong (NDLR : personnage asiatique archi-cliché du teen-movie « Seize bougies pour Sam »). On a donc encore beaucoup de chemin à faire, mais je sais que l’on peut y arriver. Je crois en nous, cela va juste demander beaucoup de travail. Et les parents asiatiques qui nous regardent – si vous pouviez me rendre un service – si quelques uns d’entre vous pouvaient acheter à leurs enfants des caméras à la place des violons, ça serait parfait. »