Mohamed Ali, la légende de la boxe, nous a quittés cette nuit à l'âge de 74 ans.
Après lui, ne resteront pas seulement des images d’archives de ses combats sur le ring, mais bien plus. Une icône fière et mordante comme on n’en reverra plus jamais. Mohamed Ali, c’était un physique impressionnant, une gueule d’ange et des costumes toujours bien coupés. La fausse modestie, pas pour lui. Il était le meilleur et il le savait.
« Les gens humbles ne vont jamais très loin. »
Impossible à déstabiliser avant un combat, il avait une gouaille à faire pâlir les plus grands orateurs. Invité à la télévision pour parler de tout et de rien, il ne parlait jamais de rien. Il a été d’une modernité déconcertante dès les années 1960 sur les questions raciales aux États-Unis. En 1966, quand on lui ordonne de combattre au Vietnam, il répond qu’il n’ira pas, quitte à finir en prison.
« Je n’ai rien contre le Vietcong, aucun Vietnamien ne m’a jamais traité de nègre »
Son statut de légende, il s’en est servi pour militer, à quoi bon être célèbre sinon ? La cause noire, il en a fait son affaire. Sa conversion à l’Islam, il ne s’en est jamais caché. Avoir honte de son identité, un truc qu’il ne connaissait pas.
Il renoue avec ses origines à Kinshasa en déclarant : « Je suis chez moi », lors du « combat du siècle ».
Il n’en restait pas moins humain et a dû faire face à son plus grand combat, sa maladie.
« Il (Dieu) m’a donné la maladie de Parkinson pour me montrer que je n’étais qu’un homme comme les autres, que j’avais des faiblesses, comme tout le monde. C’est tout ce que je suis: un homme. »
Atteint de la maladie de Parkinson, il réussit en 1996 à allumer la flamme olympique des Jeux d’Atlanta et en chemin, il se permet même de faire le show et de donner des gauches, des droites et des uppercuts dans le vide, qu’il remplit à merveille. Un champion ça ne lâche rien. Une légende ça ne s’avoue jamais vaincu.
Il a tout fait, il a tout vu, il a même été égérie pour Louis Vuitton, le bougre.
Il a mis un grand coup de pied dans le monde de la boxe, lui qui trouvait le temps en plein match de faire quelques pas de danse en guise d’esquives. Quel insolent.
Il nous a quitté, physiquement et à l’instar de François Mitterrand, il croit en l’esprit. Il sera toujours là. Il ne faut pas pleurer parce qu’il est parti, il faut pleurer de bonheur parce qu’on pourra dire qu’on l’a connu.
Il savait bien que ce monde n’était qu’une escale. Pourvu qu’il soit arrivé à bon port.