Dans un combat où plusieurs générations ont échoué auparavant, ces adolescents soutenus par d’autres à travers tout le pays pourraient provoquer un réveil national avec le mouvement « Never Again ».
Rappel des faits : le 14 février dernier, un jeune homme de 19 ans, Nicolas Cruz, pénètre armé à l’intérieur du lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, au nord de Miami, et ouvre le feu. Les balles de son fusil d’assaut semi-automatique sont meurtrières et enlèvent la vie de 17 étudiants dans ce lycée de Floride, dont il avait été expulsé pour des raisons disciplinaires.
Les chiffres donnent le vertige : c’est la 18ème fusillade dans un établissement scolaire depuis le début de l’année 2018. La 291ème fusillade en milieu scolaire depuis début 2013.
Depuis une vingtaine d’années (et la très médiatisée tuerie de Columbine qui avait fait l’objet d’un documentaire de Michael Moore), toute une partie des États-Unis espère faire entendre sa voix et mettre définitivement fin aux tueries de masse.
« Après Sandy Hook, on a dit ´plus jamais ça’. Puis 1 607 tueries de masse se sont produites », écrit le magazine américain Vox, connu pour son engagement contre Donald Trump et le camp républicain.
Avec cette énième tragédie, le débat sur le port d’armes outre-atlantique est relancé. Mais pour la première fois peut-être, ce nouvel élan de protestation se transforme en mouvement généralisé dans tout le pays. En tête de file : les lycéens.
Emma, David, Cameron ou encore Ryan étaient en cours lorsque les coups de feu ont retentis dans l’établissement de Parkland. En état de choc, ils ont dans un premier temps exprimé leur colère. Puis, la colère a laissé place à un véritable mouvement emmené par le hashtag #NeverAgain. Leur objectif ? Renforcer le contrôle des antécédents psychiatriques et judiciaires des acheteurs d’armes à feu, a minima.
L’implication des lycéens à l’origine de ce mouvement serait donc en train de faire la différence. Dans un combat où plusieurs générations ont échoué, ces adolescents soutenus et rejoints par d’autres à travers tout le territoire pourraient provoquer un réveil national.
En début de semaine, plusieurs étudiant(e)s ont marqué les esprits par leurs interventions pleines de bon sens. En voici quelques unes.
Emma Gonzales, 18 ans, sur CNN : »Si le Président me dit en face que c’était une terrible tragédie et qu’on ne peut rien y faire, je lui demanderai combien il a touché de la National Rifle Association. Je le sais : 30 millions de dollars ».
David Hogg, 17 ans, sur CNN : « Nous sommes les enfants. Vous êtes les adultes. Faites quelque chose. »
Ryan Deitsch, 18 ans, pour RFI : « Le message aux dirigeants de notre pays est le suivant : vous devez faire quelque chose de concret, n’importe quoi pour que ça change. Mais c’est une discussion que l’on doit avoir : que préfère-t-on ? Une arme dernier cri ou plutôt un enfant en sécurité au sein de sa famille ? »
Certains étudiant(e)s consacrent désormais tout leur temps au mouvement #NeverAgain en participant à des marches et des manifestations jusque devant le Capitole, à Washington. À l’instar du hashtag #MeToo, le mouvement #NeverAgain prend aujourd’hui une ampleur de taille nationale, en témoignent les millions de messages de soutien sur les réseaux sociaux.
Une marche nationale baptisée « March for our Lives » (Marche pour nos vies) est prévue le 24 mars à Washington.