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Cinéma
Par Charlotte Vautier

Kourtrajmé : l’un des fondateurs prépare un film d’aventure au Mali

Toumani Sangaré, l’un des membres fondateurs du collectif artistique Kourtrajmé en 1995, s’apprête à réaliser son premier long métrage. Metteur en scène de clips pour Salif Keïta, Mokobé ou le 113, il a aussi réalisé plusieurs documentaires et est à l’origine de la série Taxi Tigui. Son projet Nogochi (comprenez « race humaine »), est un film d’aventure fantastique africain qui prend la colonisation pour toile de fond.

Dans l’Afrique de l’Ouest de 1880, un jeune esclave américain affranchi revient sur les terres de ses ancêtres. Une fois sur place, il devra affronter la fureur d’un colon renégat à la recherche d’un « trésor mystique ». Pour le réalisateur franco-malien, ce film est « un film d’aventure, la quête d’un jeune « chasseur donso » anciennement esclave qui connait l’avidité des hommes et leur capacité à prendre possession de vies humaines. » Toumani Sangaré fait lui-même partie de la confrérie des chasseurs donso, vieille de plusieurs siècles. Le groupe a joué un rôle majeur dans l’histoire africaine, notamment au Mali : au XIIIème siècle, ces chasseurs ont édifié la Charte du Mandé, qui n’est autre que l’une des première déclarations universelles des Droits de l’Homme, plus d’un demi-millénaire avant celle édictée par la France, en 1789.

Chez lui, Toumani a grandi avec une photo de son grand-père en tenue de chasseur : « avec mes frères, on a toujours eu une image très noble de notre grand-père, de son costume traditionnel, son fusil et son couteau… J’ai été initié aux pratiques donso en 2003, et maintenant c’est le héros de mon film qui représentera cette tradition. »

Présentation du projet de film Nogochi par Toumani Sangaré

Les grosses productions américaines ont déjà exploité le potentiel de l’Afrique de l’Ouest (et pas seulement artistique… mais c’est une autre histoire) avec des films comme L’Ombre et la proie, Beasts of no Nation, Blood Diamond ou Lord of War. En France, le cinéma ne s’est jamais trop attardé sur les colonies, qui font pourtant partie intégrante de l’histoire du pays. « À part ‘Indigènes’, qui est d’ailleurs génial, le sujet n’a pas été beaucoup traité » avance Toumani Sangaré. Le réalisateur s’y est donc attelé, avec toutes les difficultés que cela comporte.

Après avoir fait appel à une campagne de crowdfunding (à laquelle vous pouvez participer), à Canal+ Overseas et à la mobilisation de différents artisans maliens, le projet débutera finalement en novembre. « Au Mali, il n’y a pas de subventions à la production cinématographique, et mon projet ne collait pas non plus avec les productions françaises puisque 80% du film sera tourné en langue bambara, un dialecte malien. » explique Toumani Sangaré pour lequel l’aide malienne s’est bornée à des facilités de tournage. La production de Nogochi a nécessité un travail titanesque, tant pour la recherche de financements que pour la qualité de production exigée par le réalisateur.

Le film se veut en effet extrêmement réaliste, jusque dans les tenues. Le costumier du film, Abdou Ouologuem, a créé pour l’occasion des œuvres dignes des plus grands musées et maisons de couture. En exclusivité pour Clique, Toumani Sangaré présente ci-dessous un aperçu des tenues traditionnelles qui habilleront les comédiens de Nogochi.

La campagne de crowfunding de Nogochi se termine le 13 octobre 2016. Pour y participer, cliquez ici.

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