En 2002, Intervention divine d’Elia Suleiman avait obtenu le prix du jury au festival de Cannes, Dégradé des frères Abu Nasser avait été selectioné durant l’édition 2015 de la Semaine de la Critique, et l’année dernière, le film palestinien Ghost Hunting a remporté le prix du meilleur documentaire au Festival international du film de Berlin… Le cinéma palestinien pèse lourd et le Festival de Cannes a choisi, cette année, de le faire rayonner encore un peu plus.
C’est donc une grande première : les cinéastes palestiniens disposeront, pour la première fois, de leurs propres pavillons durant la cérémonie qui débutera le 8 mai prochain.
Inauguré en 2000, au sein du Festival de Cannes, le Village International (où se trouve la cinquantaine de Pavillons) est un espace privilégié où le cinéma de tous les horizons s’exprime. L’objectif ? permettre aux pays de promouvoir leur cinématographie, leur signature artistique, leur identité culturelle et leurs institutions. Producteurs, distributeurs, commissions et organisateurs s’installeront donc, le temps du Festival, au Village International pour rêver, imaginer et penser le cinéma de demain…
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L’entrée sur scène d’un stand officiel palestinien marque alors un tournant dans la collaboration cinématographique franco-palestinienne, ainsi on apprend sur le site de L’Agence Média Palestine que : « Dix projets de films palestiniens ou ayant comme sujet la Palestine participeront au « marché des producteurs ». Ils seront présentés à un public de producteurs et de distributeurs internationaux au cours de sessions de travail, contribuant ainsi à créer des opportunités de coproductions. »
Le 4 mai dernier, l’un des fondateurs du Palestine Film Institute, Mohanad Yaqoubi a déclaré que son souhait le plus cher, à travers cette initiative artistique, prenait la forme de deux enjeux : changer et combattre les préjugés contre les Palestiniens.
« Changer l’opinion en Occident (sur les Palestiniens) est notre combat, beaucoup plus que de faire des films pour le divertissement ou le box-office. Chaque film est réalisé pour changer les opinions dans les pays occidentaux et combattre les préjugés contre les Palestiniens » – Mohanad Yaqoubi, un des co-fondateurs du Palestine Film Institute.
Le cinéma divertit, fédère, passionne, influence mais peut aussi éveiller les consciences en ayant un impact insoupçonné sur les opinions publiques. Le combat de Mohanad Yaquoubi, et celui des acteurs internes et externes au cinéma palestinien, est aussi un combat politique qui vise à sublimer un pan du cinéma encore bien méconnu de la scène internationale…
Image à la Une : Le Village International du Festival de Cannes.