Ce vendredi 17 mars débute une exposition intéressante à la basilique cathédrale de Saint Denis. L’artiste Ariles de Tizi expose des portraits de mères de familles immigrées, à proximité des sépultures des monarques français.
L’artiste Ariles de Tizi a décidé de mettre à l’honneur les « Mères de l’exil » en les érigeant au statut de reines, si ce n’est de madones. Les portraits géants de ces femmes, drapées d’un voile blanc plissé d’inspiration monarchique, ont été disposées dans l’enceinte de la basilique Saint-Denis (devenue Cathédrale en 1966). Ces six habitantes de Saint-Denis, photographiées en couleurs, côtoient ainsi les tombeaux et la mémoire d’une trentaine de reines de France.
Ariles de Tizi expose à la basilique cathédrale de Saint Denis des portraits de femmes immigrées et habitantes du 93, aux côtés notamment de la sépulture de Marie-Antoinette.
Ce qu’elles ont en commun : l’exil. Qu’elles aient été mariées très jeunes à un futur monarque où qu’elles aient quitté le pays de leur jeunesse pour un avenir meilleur, ces femmes, reines de France ou anonymes, ont dû faire face du jour au lendemain à une nouvelle réalité, spatiale, sociale et souvent économique à laquelle elles ont dû s’adapter.
La figure chrétienne et universelle de la Mater Dolorosa se dote de nouveaux visage grâce au talent d’Ariles de Tizi, qui « tente de sublimer le quotidien des petits gens », d’après Ahmed Bouzouaïd, le commissaire de cette exposition.
Le projet Mater ne s’arrête pas à la basilique cathédrale de Saint-Denis puisqu’à la mi-mars, ces portraits seront aussi exposés au sein de la halle du marché de la ville. Une exposition commune à deux lieux forts en échanges – profanes ou spirituels – qui fait le lien entre les femmes d’hier et d’aujourd’hui appartenant au même récit national.
La crypte de la basilique cathédrale de Saint-Denis accueillera l’exposition jusqu’au 30 juin prochain.
L’équipe menée par Ahmed Bouzouaïd et Ariles de Tizi compte écrire très vite les autres chapitres de ce projet ambitieux. Il s’exportera à Nantes à partir du 6 juin, avant de s’installer sur le prestigieux Queen Mary 2, pour finalement s’arrêter à Harlem en septembre 2017 où l’exposition s’appellera Funding Mother (« Les mères fondatrices », en version française).
Photographies © Le Centre des Monuments Nationaux/ Basilique Cathédrale de Saint-Denis.