On ne s’y attendait pas. La décision des sénateurs de revenir sur le statut « d’être vivant doué de sensibilité » pour qualifier les animaux dans le Code Civil est sortie de nulle part.
Alors qu’en octobre dernier, les textes officiels étaient près à enfin abandonner la notion de « bien meuble » pour désigner un animal, l’enthousiasme est retombé soudainement par ce vote de la chambre haute.
Les parlementaires à l’origine de ce revirement ont avancé plusieurs raisons pour se justifier. Thani Mohamed Soilihi (PS), rapporteur du texte, a mis en cause la « rédaction loin d’être parfaite » tandis que son collègue de l’UMP Jean-Jacques Hyest a défendu le statut de bien meuble en estimant qu’un animal pouvait être loué ou acheté. Ce dernier a aussi ajouté que « Réfléchir au droit de l’animal aurait nécessité un autre débat ».
Tout n’est pas fini cependant pour les défenseurs de la réforme du statut légal de l’animal. La mesure devrait être examinée en même temps que d’autres propositions de simplification administrative par l’Assemblée Nationale, qui aura le dernier mot.
En attendant, sur le terrain de la reconnaissance de la vie animale, l’Inde a pris plusieurs longueurs d’avance sur nous depuis plusieurs mois en considérant les dauphins comme des « personnes non-humaines ». Ça sonne mieux que « meubles » et en dit long sur nos débats parlementaires et notre notion de progrès…
C’est d’ailleurs, moi, un labrador qui ai écrit cet article.