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La 50e édition des César est marquée par une pluie de nominations pour L’Amour ouf, Emilia Pérez et Le Comte de Monte-Cristo. Si la concurrence est rude, c’est bien le blockbuster de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte qui fait figure de chouchou des pronostiqueurs. Explication.
La force du nombre
Plébiscité par l’Académie avec 14 nominations, Le Comte de Monte-Cristo est désormais le deuxième film le plus nommé de l’histoire des César. Il devance ses concurrents du trio de tête, L’Amour ouf (13) et Emilia Pérez (12). L’écart peut paraître mince, et pourtant : 11 films ont reçu autant de nominations aux César que L’Amour ouf par le passé et 14 autant que Emilia Pérez. Le score du Comte de Monte-Cristo est inédit, seulement dépassé par Illusions perdues avec 16 nominations en 2022. Un vrai avantage face à la concurrence et une performance remarquable avant même la tenue de la cérémonie.
Notons qu’une abondance de nominations ne fait pas tout. Illusions perdues n’a récolté “que” 7 César sur 16 possibles. Les films les plus primés de l’histoire, Cyrano de Bergerac et Le Dernier Métro (10 César), comptaient respectivement 13 et 12 nominations. Autant que L’Amour ouf et Emilia Pérez. Heureusement pour elle, l’adaptation du roman d’Alexandre Dumas a d’autres arguments.
Emilia Pérez, quasi hors-course
Le Comte de Monte-Cristo a peut-être déjà distancé un de ses concurrents directs dans la course aux César. Si L’Amour ouf reste plus que jamais un challenger, Emilia Pérez a connu une sortie de route spectaculaire : en pleine tournée promotionnelle, des internautes ont exhumé d’anciens tweets de l’actrice principale, Karla Sofía Gascón. Elle y dénigrait entre autres George Floyd, l’Islam et la diversité des Oscars. Une vraie tâche sur le CV d’un film voulu comme progressiste, abordant avec empathie le sujet de la transidentité.
La polémique a résonné d’Hollywood à la France et risque de coûter cher au film de Jacques Audiard. Par contraste, Le Comte de Monte-Cristo et L’Amour ouf ressemblent à des choix consensuels.
Un nouveau facteur, le box-office
L’Académie des César semble de plus en plus sensible au succès populaire des films nommés. Il faut dire que ses choix passés lui ont valu quelques procès en élitisme, comme lorsque Bienvenue chez les ch’tis – 20 millions d’entrées en 2008 – n’a récolté qu’une maigre nomination pour le César du meilleur scénario. Un trophée remporté (en plus de six autres) par le biopic Séraphine, plutôt destiné à un public de niche amateur d’art et essai. En 2018, l’Académie a voulu contenter tout le monde en créant le César du public, décerné au film n°1 du box-office. Cette récompense a disparu trois ans plus tard sans avoir jamais fait l’unanimité.
Comme un mea culpa, le cru 2025 des César s’illustre par la nomination de films qui ont réussi à déplacer les foules : 1,2 million d’entrées pour Emilia Pérez, presque 5 millions pour L’Amour ouf et 9 millions pour l’adaptation du roman de Dumas. Doit-on comprendre que les nominations des César s’alignent entièrement sur les choix du public ? Pas vraiment. Avec presque 11 millions d’entrées, la comédie Un p’tit truc en plus de Artus n’a reçu qu’une seule nomination. De son côté, dans le club fermé des multi-nommés, Le Comte de Monte-Cristo fait figure de mastodonte.
Jules Roland