Pourquoi les adaptations d’animes en live action sont vouées à l’échec ?

De Dragonball Evolution à Cowboy Bebop en passant par Ghost in the Shell, on ne compte plus les échecs critiques engendrés par les adaptations d’animes et de mangas en prises de vues réelles. Tandis que Netflix prépare sa série One Piece, d’où vient cette malédiction ?

Netflix est-il condamné à rater sa version de One Piece ? La série, qui doit arriver cette année, ambitionne d’adapter le manga le plus vendu de tous les temps en live action – autrement dit, avec de vrais acteurs à l’écran. De quoi mettre une certaine pression sur la production : « la potentielle orientation hollywoodienne » de la série a été accueillie « avec inquiétude » par beaucoup de fans, résume Euronews.

« L’énorme fanbase mondiale intégrée au manga aidera probablement la série à éviter une annulation immédiate, à condition d’être au moins un peu cohérente avec l’original. Avec un peu de chance, la série évitera aussi les accusations de whitewashing« , explique le média. Une référence aux polémiques autour de l’adaptation ciné du manga Ghost in the Shell en 2017. Le choix de caster Scarlett Johansson à la place d’une actrice asiatique avait en effet provoqué des accusations de racisme.

‘Whitewashing’ row over Scarlett Johansson's Ghost in the Shell role reignites – The Guardian: ‘Whitewashing’ row over Scarlett Johansson's Ghost in the Shell role reignites  The Guardian https://t.co/yygklJQg17

— 攻殻機動隊報道部 (@kokakuproject) March 10, 2023

Les dernières tentatives en date de Netflix, qui n’en est pas à son coup d’essai, ont de quoi faire peur. Après l’énorme flop de son film Death Note en 2017, la plateforme a annulé sa série Cowboy Bebop après à peine une saison en 2021.

« Il y a des choses (…) qui ne peuvent pas être réalisées avec de vrais êtres humains » (Game Rant)

Pour expliquer cette série de fails lamentables, on peut penser à plusieurs facteurs. Comic Book Resources déplore par exemple le manque de soin apporté au développement des personnages, en citant l’adaptation de Fullmetal Alchemist par Netflix en 2017, avec une histoire « trop comprimée« . Le site évoque aussi le non-respect de la mythologie originale dans le nanardesque Dragonball Evolution en 2009 et dans Death Note – Netflix ayant décidé de déménager l’histoire du Japon vers Seattle, en réduisant la personnalité du protagoniste à celle d’ »un ado émotif« .

Mais Game Rant, de son côté, pointe du doigt une seule raison « fondamentale » : « La narration visuelle est cruciale pour toutes les formes de cinéma (…) mais les méthodes doivent évoluer avec le support. Une production en prises de vues réelles est confrontée à des limites, et pas seulement budgétaires, mais aux limites mêmes du temps, de l’espace et de la biologie. Ces limites n’existent pas lorsque chaque aspect de la production est créé par des artistes. Chaque détail est contrôlé par l’équipe, ce qui signifie que les seules limites sont l’imagination et, bien sûr, le budget… Il y a des choses qu’un créateur peut faire avec un dessin, qui ne peuvent pas être réalisées avec de vrais êtres humains. Même avec des images de synthèse.« 

Pas de quoi freiner les envies des studios, avec des projets de live action dans les tuyaux autour de Hellsing, Gundam, Your Name, Saint Seiya et même Pokémon, rappelle Kotaku. Les fans d’anime ne sont donc pas au bout de leurs peines.