ATTENTION : si vous êtes végétarien, arrêtez tout de suite la lecture de cet article, vous risquez de finir en PLS.
Nusret Gökçe, 36 ans, est un restaurateur turc qui est à la viande grillée ce que N.O.S. du groupe PNL est au rap français : un esthète qui a révolutionné la discipline en y apportant un style brutal et poétique (sans parler du catogan et des abdos). On vous explique en trois points pourquoi il nous fascine.
1. Comme un maître ninja, cela fait plus de vingt ans qu’il perfectionne son art
Issu d’une famille pauvre de cinq enfants, Nusret a commencé à travailler sur un stand de viande du marché d’Istanbul, en Turquie, dès l’âge de 13 ans. Après sept années d’apprentissage, un boucher expérimenté le prend sous son aile et le place sur un étal. Nusret se prend de passion pour son métier ; il sert directement les clients et développe des techniques toujours plus spectaculaires et précises pour préparer et découper ses viandes.
Le jeune boucher devient de plus en plus populaire, mais lorsque ses patrons lui proposent une mutation, il refuse et se fait renvoyer. Sans le sou, il part alors en Argentine, le paradis de la viande bovine, puis à New York pour apprendre de nouvelles techniques. Un ninja, on vous dit.
À son retour, il s’associe pour ouvrir un restaurant et, surtout… un compte Instagram. Le succès est immédiat. Nusret possède désormais six restaurants en Turquie, un à Dubaï et un million de followers sur son compte. Il rêve à présent d’un documentaire sur sa vie, Lord of Meat, qu’il aimerait bien voir dirigé par le célèbre réalisateur turc Omer Faruk Sorak.
2. Son compte Instagram est complètement FOU
Regarder une vidéo Instagram de Nusret, c’est assister à un spectacle hypnotique qui mêle dextérité hors du commun, gestes inconnus, vision d’horreur et malaise surréaliste. Le boucher fait autant hurler de rire qu’il est dérangeant ; regardez la vidéo ci-dessous et essayez de comprendre ce que vous ressentez.
Ce boucher turc est le mâle Alpha ultime, le Pascal Brutal de la grillade, le Dan Bilzerian de la barbaque : il brandit de longs couteaux, se déguise en Don Corleone, pose avec Roger Federer, Antonio Banderas, Mesut Özil, Didier Drogba, empoigne des oiseaux de proie ou des femmes flics, coupe des entrecôtes en l’air en ayant les yeux bandés, pratique le kickboxing et entoure des rumsteaks avec des montres Breitling…
Ce message s’adresse à nos amis de Wikipédia : pour la définition du mot virilité, faites directement un lien vers le compte Instagram de Nusret.
D’ailleurs, Nusret s’applique à lui-même son obsession de la viande de qualité : sportif ultra-assidu, il se photographie régulièrement torse nu – et on doit reconnaître qu’il doit taquiner les 3% de masse grasse. On se répète mais sérieusement, vous ne trouvez pas qu’il a un air de N.O.S. de PNL ?!
« Pour moi, couper de la viande, c’est comme de la poésie, » déclarait-il au site d’info turc Röportaj Gazetesi. Difficile de le contredire au vu de la vidéo ci-dessous, qui vient de le faire entrer dans la légende d’Internet.
3. Ce week-end, Nusret est devenu le premier meme de 2017
Évidemment, le flow avec lequel il sale ses viandes (à mi-chemin entre le raffinement gastronomique et l’érotisme sauvage) a fait disjoncter Internet. Le phénomène a pris comme une traînée de sel : ce week-end, en quelques heures, ses images de saupoudrage sont devenues synonymes de « figure stylistique ultime », et se sont retrouvées sur les comptes Twitter et Instagram de centaines d’internautes. Dans le lot : celui de Bruno Mars et celui des Golden State Warriors, l’équipe de Steph Curry, qui l’a posté pour narguer l’équipe adverse des Sacramento Kings.
@SacramentoKings pic.twitter.com/Veoi7AOpiJ
— GoldenStateWarriors (@warriors) January 9, 2017
Désormais, Nusret est devenu un phénomène connu en Amérique sous le nom de « SaltBae » (« Chéri Salé »), et on peut redouter que les serveurs de nos Buffalo Grill locaux s’amusent à taper des phases similaires dans les jours qui viennent.
Certains militent même pour la création d’un emoji #SaltBae :
@Apple make this a thing #saltbae pic.twitter.com/q7RN23YodQ
— Michael (@Schwartz341) 9 janvier 2017
De son côté, la liste d’attente des restaurants de Nusret, qui était déjà conséquente, ne risque pas de désemplir. Un journaliste lui demandait il y a quelque temps : « tu es à l’aise financièrement, tu portes les plus beaux habits (il est fan de D&G), tu as de belles voitures… Quelle est ta définition du bonheur ? » Ce à quoi Nusret a répondu : « Que le client entre, et qu’il me sourie après avoir pris sa première bouchée. Voilà ma définition du bonheur. Cela me suffit ! »
On n’aura probablement pas de table tout de suite chez lui, mais on va s’empresser de le remercier en postant un beau smiley sur son compte.
Le compte Instagram de Nusret
Le site officiel de ses restaurants