Sacré bonhomme. Étoile montante de la scène rap suédoise, Jonatan Leandoer Håstad, alias Yung Lean, a répondu à nos questions juste avant de grimper sur scène avec ses Sadboys à la Machine du Moulin Rouge.
Qui es-tu Yung Lean ?
Yung Lean : Avant tout un artiste. Inutile de dire rappeur, chanteur, ou autre. Un artiste.
Comment se passe la tournée pour le moment ?
Bien. Ce soir, c’est le dernier jour. Je ne me sens pas trop fatigué, j’ai pu dormir dans le train. Hier, c’était génial, on était à Londres, c’est là que les gens nous connaissaient le plus, de toute ma tournée. Une partie du public nous a rejoint sur scène pour la dernière musique, incroyable.
Quelles sont tes principales sources d’inspiration musicale ?
Ça a commencé par 50 Cent au début, mais il ne fait plus grand-chose de bien ces derniers temps. En ce moment, c’est Beyoncé qui m’inspire beaucoup. J’aime toute l’énergie qu’elle déploie.
Tu as été influencé par des artistes suédois aussi ?
Oui, par Monica Zetterlund, Goram Hagglund (un homme politique suédois ndlr), ou encore le groupe The Shitlickers.
Tu as dit être fasciné par les années 2001, 2002 et 2003 dans une interview parce qu’elles étaient « émotionnelles ». C’est quoi pour toi une année émotionnelle ?
Une année où plein de choses se passent. En fait, j’ai très peu de souvenirs de cette époque. Mais les dernières années aussi sont émotionnelles.
L’acteur qui a le plus marqué ces années pour toi ?
Bruce Willis, sans hésiter.
Un jeu vidéo ?
Duck Hunt.
Tu es nostalgique de cette époque ? Comment réagis-tu à cette ère hyperconnectée que nous vivons ?
Je ne suis pas super connecté au monde actuel. Je n’ai pas de téléphone portable et je n’ai pas le projet d’en acheter, c’est bien comme ça.
Où en es-tu de tes études ?
J’ai arrêté mes études et je n’ai pas l’intention d’en reprendre. La musique, c’est mon truc.
Tu disais il y a bientôt deux ans que la scène rap suédoise était pourrie à part Les Gravity Boys. Et maintenant ?
Je n’ai pas changé d’avis. Mais j’aimerais inspirer une jeune génération d’artistes.
Si tu devais faire un featuring avec un rappeur US, tu choisirais qui ?
Rick Ross, il me connaît en plus.
Qu’est-ce qui t’inspire ? La drogue ? L’Arizona ?
Qui sait ? C’est ça, le mystère.
Tu nous expliques ta fascination pour le Japon, avec des sons comme Yoshi City ou Kyoto ?
Je ne suis jamais allé là-bas, je n’ai pas encore prévu d’y aller. Mais je suis sûr que j’y serais bien accueilli.
Tu ferais quoi sans le rap ?
Je travaillerais encore au Mac Do, comme avant. C’était nul à chier, d’ailleurs.
Tu as toujours chanté en anglais ?
Non, avant je chantais en suédois. Je préfère maintenant chanter en anglais, c’est une meilleure langue pour rapper.
Ça t’est venu comment ?
Un matin, je me suis réveillé, et je parlais anglais. C’est venu comme ça.
Tu as des nouveaux centres d’intérêts ? Vers quoi tu te tournes ces derniers temps ?
Je vis dans l’instant présent, c’est tout. On verra bien ce qui m’inspirera.
Tu te sens toujours de faire des musiques sur le Gatorade ?
Non.
Voyager, rencontrer de nouvelles personnes, visiter de nouveaux endroits, ça t’inspire ?
Je ne sais pas. Je n’aime pas ce style de vie, passer d’une ville à l’autre, c’est fatiguant, c’est douloureux. Je n’ai pas envie de ce train de vie à l’avenir, ce n’est pas ma manière de faire de la musique.
Tes chansons sont souvent empreintes de mélancolie. Es-tu heureux ?
Oui. En ce moment, pas trop, parce que je suis en train de faire une interview. Mais dans quelques minutes, ça ira probablement mieux.
Tu n’aimes pas les médias ?
Non. Ils se battent pour t’avoir. Je n’aime pas lire des choses à propos de moi-même. Je ne vois pas pourquoi je lirais ce que je viens de dire.
Es-tu intéressé par d’autres arts que la musique ?
Oui, j’aime bien les films. J’ai essayé une fois de jouer dans l’un d’entre eux, mais ça n’a pas marché. Mais à l’avenir, pourquoi pas.
C’est quoi tes projets pour l’avenir ?
J’ai une nouvelle mixtape de salsa qui arrive, avec un producteur espagnol. Je ne peux pas encore dire son nom, tu hallucinerais.