Salif Keita, dit Filas, était la Tête à Clique de ce lundi 6 mai. Originaire du Mali, il emménage à Sarcelles dès l’enfance et se retrouve dans de nombreux trafics et larcins. Après le délit de trop, il part en cavale aux États-Unis pendant plus de 20 ans avant de se faire rattraper. Alors en prison, Salif Keita se repent et commence à écrire 1 style, 2 vies, son roman graphique.
Dans la street il y a beaucoup d’entrepreneur, mais il n’y a pas les options nécessaires pour suivre la bonne voie.
Arrivé en France à l’âge de 6 ans, Salif Keita grandit dans une famille nombreuse, avec une mère célibataire qui parvient difficilement à subvenir aux besoins de toute la famille. La pauvreté, trop présente dans le foyer, pousse Salif Keita a commencer les petits délits. La violence prend place dans la vie du futur auteur notamment via par ses fréquentations, les “amis du quartier” devenus sa “deuxième famille” avec laquelle il se met en danger. À peine majeur, Salif Keita fait un court passage en prison pour vol et violence en réunion, une situation qui inquiète forcément sa mère, elle qui est “passée par tous les stades, des portes cassées par la police aux cauchemars” en permanence. Malgré de nombreux projets prometteurs, comme une marque de vêtements ou encore la production du spectacle d’un ancien camarade de cellule, Salif Keita se lance dans le trafic de drogue, le délit de trop qui sera sanctionné d’une peine de 6 ans de prison que le jeune homme n’accepte pas.
Ma mère m’a dit : mon fils, pars.
L’auteur entend la sentence et réussit à fuir le tribunal vers l’Allemagne. Après que sa mère lui dise “mon fils, pars”, il s’envole vers les États-Unis, au départ pour une durée d’un an, trois maximum, mais il y restera vingt ans. Dans ce nouveau pays dont il ne connaît pas la langue, Salif Keita doit recommencer à zéro, notamment en vendant des pizzas les cinq premières années, “dans une dépression totale”, liée à la grande solitude qu’il traverse. La cavale est une période difficile de sa vie, lui qui considère “qu’on ne dort jamais tranquille” et qu’on a toujours “peur de se faire attraper”, ce qui finit par arriver au bout de 20 ans. Cependant ces années entre débauche, fuite et prison lui permettent de prendre du recul sur un passé tumultueux et le laisse se concentrer sur des projets plus viables, comme l’écriture de son livre.
Aujourd’hui de retour en France, Salif Keita a de nombreux projets liés à l’entrepreneuriat avec un restaurant, une application, mais surtout son livre 1 style, 2 vies, qui est pour lui une “véritable thérapie”. Il prépare désormais la suite de ce récit, avec un tome 2 pour retracer ses années en prison aux Etats-Unis et sa rédemption.