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Champion du monde et d’Europe avec l’Équipe de France, double champion d’Angleterre et champion d’Espagne en club, Robert Pirès a un palmarès de légende. Dans Clique, il revient sur ses souvenirs en Bleu, raconte son parcours marqué par le rejet et analyse l’actualité du foot.
I will survive
Impossible, pour Robert Pirès, de rester de marbre devant les images du mondial 98. “On en a bavé, personne ne croyait en nous. Si je revois ces images dans 10 ans, j’aurai la même émotion. Jusqu’à la fin.” L’ancien d’Arsenal se remémore sa surprise devant la ferveur populaire du défilé sur les Champs-Élysées. “C’est la puissance du football. On ne s’y attendait pas, on s’était coupés du monde comme le voulait l’entraîneur. Le bus a dû faire demi-tour, il y avait trop de monde.” En revoyant sa passe décisive qui offre l’Euro aux Bleus en 2000, l’émotion est la même. “Ça me fait du bien de revoir ce genre d’actions. Je me retrouve dans la position du supporter nostalgique : j’ai beau savoir ce qui va se passer, il faut que je regarde.”
Ces souvenirs ont marqué l’équipe de 1998-2000, au point de cimenter un groupe d’amis qui dure encore. “On a un groupe Whatsapp, on échange régulièrement. On a gardé cette amitié.” Tous ? Non, à en croire l’ancien footballeur. “Avec certains, le courant ne passe pas. C’est dommage, on a vécu quelque chose de fort. Mais comme disaient mes parents, on ne peut pas plaire à tout le monde.” Sans s’étendre sur l’identité des “exclus”, Pirès confie que Didier Deschamps refuse de rejoindre le groupe en raison de son statut. Ce qui ne l’empêche pas de retrouver régulièrement ses anciens coéquipiers : “on rigole, on se rappelle souvent les bons souvenirs. Le 12 juillet, pour l’anniversaire de la finale, on se retrouvera tous au complexe sportif de Zizou à Aix-en-Provence.”
« Le comportement de l’entraîneur doit être irréprochable »
Robert Pirès revient sur l’altercation qui a opposé l’entraineur de l’OL Paulo Fonseca et l’arbitre Benoît Millot lors du match OL/Brest. pic.twitter.com/RGd3HVEpf6
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La revanche de “10h10”
Pour Robert Pirès, le chemin vers le haut niveau a été long. À cause de sa morphologie singulière, par exemple : “je marche en canard, Aimé Jacquet m’appelait 10h10. Ma morphologie est ainsi faite, ça ne se corrige pas.” D’origine Portugaise et Espagnole, le futur international a aussi connu le racisme. “À l’école, on me disait ‘rentre chez toi’. Mes parents me répétaient qu’il fallait subir mais ne rien dire. Je devais rentrer dans le moule, donc je rasais les murs.” En équipe C dans son club d’adolescence, le jeune Robert avait peu confiance en lui. “À 15 ans, j’étais petit et frêle, je ne résistais pas aux contacts. Un jour, après l’entraînement, j’ai dit à ma mère que j’arrêtais. Elle m’a mis une claque.” Pour lui, sa carrière est le résultat de cette gifle : “je l’en remercie.”
Devenu une légende de son sport, Robert Pirès fait aujourd’hui figure d’expert et livre volontiers ses analyses. Sur le credo de Kylian Mbappé selon lequel “le football a changé”, par exemple. “Il a raison. Ce que je regrette, c’est qu’il y a de moins en moins de très grands joueurs techniques. On vante souvent les qualités athlétiques des joueurs, mais qu’en est-il avec le ballon ? Courir, tout le monde peut le faire.” En plus de partager son analyse, le vétéran ne tarit pas d’éloges sur l’attaquant du Real Madrid. Ce dernier était pourtant très critiqué en début de saison. “Il a changé de langue, d’équipe et d’entraîneur, il lui fallait un temps d’adaptation. Je n’ai jamais douté qu’il s’imposerait à Madrid.”
L’expert se risque aussi à quelques pronostics au sujet de la Ligue des Champions. Le vainqueur ? “Barcelone”. Sur un match Real-PSG ? “Madrid. Même lorsqu’ils jouent mal, ils gagnent.” Que les supporters parisiens se rassurent, Pirès apprécie tout de même leur équipe : “Cette année, ils jouent très bien. Le coach Luis Enrique a su mélanger jeunesse et expérience. Ils sont super agréables à regarder.” Affaire à suivre : encore en lice après leurs qualifications contre Liverpool et l’Atlético, parisiens et madrilènes pourraient bien s’affronter au printemps prochain à l’occasion des demi-finales.
L’interview de Robert Pirès est disponible en replay sur myCANAL.
Robert Pirès est l’invité de Clique, ce soir à 23h50 sur CANAL+.
Le champion du monde 98 revient sur les coulisses de la victoire de l’équipe de France, fait le bilan de Didier Deschamps à la tête des Bleus et donne son pronostic pour la Ligue des Champions. pic.twitter.com/6deiYqPHFX
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