La nuit de la Saint-Sylvestre, dans la capitale italienne, 83,5% des vigiles urbains (la force de police locale censée assurer la sécurité des rues de Rome) se sont fait porter malades en même temps. Sur mille agents environ attendus sur leur lieu de travail, moins de 200 s’y sont rendus, d’après le site d’informations Il Fatto Quotidiano. Tous ont invoqué une maladie soudaine qui les clouait au lit, ou un don de sang récent, qui les exempte automatiquement de service.
Cette poussée d’absentéisme aigu relève d’un mouvement de grève officieux plutôt que d’une envie irrépressible de faire la fête. La nuit de la Saint-Sylvestre a toujours été prisée par ces agents, qui y voient d’habitude une occasion de gagner quatre fois plus que ce que leur rapporte une journée habituelle de travail.
Depuis quelques temps cependant, un bras-de-fer oppose la profession au « Campidoglio », la mairie de Rome. Les agents se mobilisent contre la mise en place, courant 2015, d’un plan anticorruption qui implique notamment une rotation des postes plus fréquente.
Le président du Conseil Matteo Renzi n’a pas tardé à exprimer sa colère dans un tweet. Depuis, la polémique enfle en Italie, même si finalement, note la mairie dans un communiqué cité par la Repubblica, la soirée « s’est déroulée sans encombres pour les 600 000 personnes qui ont célébré 2015 dans les rues de la capitale ». Mais seulement, précise-t-il, grâce aux unités de réserve appelées en urgence.