Todd Schobel écoutait la radio au volant de sa voiture lorsqu’il a entendu parler du cas d’Amanda Todd, une jeune américaine qui s’est suicidée en 2012 après avoir reçu une avalanche de menaces et de messages haineux, notamment sur la Toile.
Marqué par cette histoire, il a une proposition pour endiguer la banalisation des injures et de la douleur : une application mobile pour signaler toute forme de violence. « Nous savons tous que le harcèlement ne s’arrêtera jamais. Mais nous pouvons quand même prendre une bonne dose de pénicilline », argumente-t-il.
Cette dose de pénicilline se nomme Stop!t (« Stop It », « Arrêtez ça ») et se télécharge sur smartphone. Dès qu’un élève est témoin d’une scène d’agression, il peut prendre une photo et l’envoyer via l’appli. Les écoles paient entre 2 et 5$ (entre 1€70 et 4€ environ) par élève et par an pour utiliser le système, et fournissent à Stop!t une liste de personnes fiables et réactives qui peuvent accéder aux plaintes et intervenir rapidement. Il est aussi possible de contacter par téléphone un centre de crise ou un conseiller de l’école.
Les premiers résultats sont encourageants, selon un principal de lycée cité par le site Wired. A l’en croire, les potentiels harceleurs n’osent plus passer à l’action, de peur de se faire surprendre par quiconque utilise l’appli. Déjà 78 établissements de 13 Etats américains ont adopté le système depuis son lancement en août 2014. Un exemple positif d’entraide permise par le numérique, qui devrait bientôt être étendu à l’université. A noter que des applis similaires sont aussi disponibles en France, à l’instar de Stop Bashing, qui met en lien les enfants avec leurs parents pour tout cas potentiel de cyber-harcèlement.