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Clique, l'émission

Vincent Cassel : “Les réseaux sociaux ont normalisé un narcissisme débridé”

Vincent Cassel passe sans complexe des films profonds et personnels aux comédies populaires. Sa seule boussole : son instinct. Dans Clique, il évoque ses liens avec le Paris du Hip-hop et de l’electro, critique le narcissisme imposé par les réseaux sociaux et parle des débuts de sa fille au cinéma.

La vraie vie

Malgré son statut d’acteur vedette, Vincent Cassel se tient désormais à l’écart des réseaux sociaux. Pour lui, cet univers a quelque chose d’incompréhensible. “Les likes, les followers, c’est à devenir fou. Je me suis souvent retrouvé avec des influenceurs à un million d’abonnés, les gens criaient leur nom dans la rue. Un an plus tard, c’était terminé.” Lui-même n’y a pas totalement échappé. “Les réseaux sociaux m’ont rendu con à une époque, je me trouvais moi-même ridicule. J’ai arrêté et ça va mieux.” Depuis, il fustige le phénomène : “on a normalisé un narcissisme débridé. Je crois qu’un jour, il y aura une génération qui va trouver tout ça ringard et se remettre au secret.

Vincent Cassel semble bien plus intéressé par la vraie vie : face à ses obligations familiales, c’est à sa vie professionnelle de s’adapter. “Aujourd’hui, je ne tourne pratiquement qu’à Paris, sinon je rate mes enfants. D’ailleurs, il y en a qui ne sont plus vraiment des enfants.” Sa fille Deva a entamé une carrière de mannequin et d’actrice. Fier, son père assure qu’elle n’a pas eu besoin de ses conseils. “Je suis spectateur de ce qui se passe. Quand un enfant grandit dans un milieu, il en apprend tous les codes très vite. Le jour où je l’ai vue sur un plateau pour la première fois, elle savait déjà quoi faire.” 

En janvier, l’acteur a accueilli son quatrième enfant. De quoi relativiser encore un peu plus la valeur de sa vie de vedette. “Plus le temps passe, moins je place d’importance là où il n’en faut pas. Ça libère pas mal d’espace mental.” Aujourd’hui, il se dit serein, heureux et surtout reconnaissant : “c’est tellement cool de bosser, d’être en bonne santé, d’avoir des potes. Je m’appuie là-dessus, et je me lève souvent le matin en disant merci.

Démystifier le cinéma

Le comédien tient à relativiser sa célébrité. “Je suis une vedette Française, pas une star Américaine. On ne me harcèle pas dans la rue et je ne me cache pas des paparazzi avec une casquette.” Cette approche le suit jusque dans ses choix professionnels : il désacralise sa carrière. “Je fais confiance au destin, les bons rôles arrivent au bon moment. Donner un sens à ma carrière, ça me fatigue rien que d’y penser.” Alors à quoi bon s’interdire les succès populaires et leurs retombées positives ? “Les trois mousquetaires est un film magnifique avec des acteurs incroyables, j’ai pris du plaisir à le faire. Et puis je sais que ces films me gardent à flot dans le métier.” 

En se débarrassant de la contrainte des apparences, Vincent Cassel a affiné sa vision du métier jusqu’à ce que son objectif devienne limpide : “le but de l’art, c’est de s’installer dans l’inconscient des gens. Faire en sorte qu’ils s’identifient, que quelque chose les marque et devienne une référence. C’est tout.” Pour y parvenir, tous les moyens sont bons : le cinéma est avant tout une industrie, et acteurs et cinéastes auraient bien tort d’en faire autre chose. “Pour durer dans ce métier, il ne faut pas se prendre trop au sérieux ou essayer de ne faire que des films ‘importants’. Il faut s’amuser, alors j’essaie de m’amuser.”  Il joint l’acte à la parole : présent à la fois dans la comédie Banger et dans le dernier thriller psychologique de David Cronenberg, Les Linceuls, Vincent Cassel réussit son grand écart. 

L’interview de Vincent Cassel est disponible en replay sur myCANAL.

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